Imaginez un matériau qui se guérit tout seul, capable de refermer ses propres fissures… Rêve ? Science-fiction ? Magie ? Sorcellerie ? Rien de tout cela car ce matériau existe bel et bien. Créé par une équipe de l’université de Stanford, il est composé de polymères organiques et de nickel, ce dernier permettant de le rendre conducteur (faiblement). Si on avait déjà pu voir des exemples de matériaux qui se reformaient d’eux-mêmes, il s’agit là du premier qui est également conducteur d’électricité.
Et c’est justement cette particularité qui fait qu’il est « sensible » au toucher : il est en effet possible de détecter via un simple ohmmètre si une pression est appliquée sur le morceau étudié, la résistance étant modifiée par cette pression. Mais évidemment, l’aspect le plus impressionnant c’est bien cette cicatrisation automatique, alors qu’en est-il exactement ?
Pour le savoir, les scientifiques en charge du projet ont pris un morceau de ce matériau et l’ont coupé en deux. Il a ensuite suffi de placer ces deux morceaux l’un à côté de l’autre pour pouvoir observer cette cicatrisation en moins d’une demi-heure, les deux morceaux n’en formant donc plus qu’un. Selon les expériences qui ont été faites, il suffit de 30 minutes pour que toutes les propriétés du matériau soient reconstituées à 100%, sans aucune trace résiduelle.
Pour le moment, nous n’en sommes pas encore au stade de l’application pratique car le nickel qui permet la conductance augmente le temps de cicatrisation, ce qui n’est pas parfait. Il faudra donc attendre encore un peu que ce prototype soit amélioré avant d’en voir des applications concrètes comme une peau synthétique pour les robots. En attendant, si vous souhaitez voir une vidéo de la cicatrisation en action, c’est ici que ça se passe.